Les Marais Salants : Voyage au Cœur du Cycle du Sel

Les marais salants sont des paysages façonnés par la main de l’homme et les forces de la nature. Bien plus que de simples étendues d’eau salée, ils forment un écosystème unique où la mer, le soleil et le vent collaborent pour donner naissance à un trésor millénaire : le sel.

Leur structure en escaliers est un modèle d’ingéniosité : l’eau de mer y circule par gravité, passant par différents bassins conçus pour concentrer progressivement le sel avant la récolte. Chaque bassin a un rôle précis dans ce processus délicat. Aujourd’hui, explorons les quatre grandes étapes du parcours de l’eau dans les marais salants : Le Vasais, La Métière, Le Champ de Marais et les bassins de cristallisation. 

Le Vasais : La porte d’entrée du marais

Le Vasais est le tout premier bassin que rencontre l’eau de mer en pénétrant dans le marais salant. Véritable réservoir naturel, il est séparé de la mer par une digue et joue un rôle de tampon entre le milieu marin et le reste du marais.

Fonctionnement du Vasais

  • Marée montante : Le saunier ouvre une vanne pour laisser entrer l’eau via une canalisation appelée coi ou essai.
  • Décantation : Le Vasais agit comme un bassin de décantation, où les particules les plus lourdes se déposent au fond.
  • Salinité stable : L’eau y conserve une salinité proche de celle de la mer, oscillant entre 6 cm et 1 mètre de profondeur.

En plus de sa fonction technique, le Vasais est un véritable sanctuaire de biodiversité. Des poissons, des crustacés et des oiseaux viennent s’y nourrir, créant un écosystème riche et dynamique.

La Métière : Le premier pas vers la concentration

Après le Vasais, l’eau poursuit son chemin vers la Métière, la seconde unité hydraulique du marais salant. C’est ici que commence véritablement le processus de concentration du sel.

Les spécificités de la Métière

  • Bassin rectangulaire : La Métière est divisée en compartiments, séparés par des diguettes en argile appelées vettes.
  • Évaporation contrôlée : L’eau, en se réchauffant sous l’effet du soleil, perd progressivement son volume par évaporation.
  • Sédimentation : Les particules lourdes comme le carbonate de calcium se déposent au fond du bassin, clarifiant l’eau.

La profondeur de l’eau dans la Métière est maintenue entre 15 et 20 cm pour optimiser l’évaporation. Ce processus lent et minutieux prépare l’eau à son entrée dans les bassins d’évaporation finale.

Le Champ de Marais : Le cœur du processus d’évaporation

C’est dans le Champ de Marais que la concentration en sel atteint son apogée. Cet ensemble de bassins d’évaporation est un véritable labyrinthe d’eau où chaque section a un rôle précis dans l’évolution de la salinité.

Les bassins du Champ de Marais

  • Les Vivres : Réservoirs secondaires qui amorcent la concentration en sel.
  • Les Muants : Bassins où la salinité dépasse les 160 g/litre, étape clé de la métamorphose de l’eau.
  • Les Nourrices : Réserves d’eau hautement concentrée, destinées à alimenter les bassins de cristallisation.

De petites diguettes serpentent entre ces bassins, guidant l’eau vers sa destination finale. Le Champ de Marais représente environ deux-sixième de la surface en eau du marais salant et agit comme un immense capteur solaire naturel. 

Les Aires Saunantes : Là où naît le cristal de sel

Le parcours de l’eau s’achève dans les Aires Saunantes (ou cristallisoirs), les bassins dédiés à la récolte du sel. Ici, l’évaporation est à son comble et la salinité de l’eau dépasse les 250 g/litre, permettant la cristallisation du sel.

Les deux types de sel récoltés

  • La Fleur de Sel : Fine et légère, elle se forme à la surface lors des journées calmes et ensoleillées.
  • Le Gros Sel Gris : Plus dense, il se dépose au fond du bassin et est récolté manuellement.

Lors des saisons estivales, un saunier peut récolter jusqu’à 40 kg de gros sel tous les deux jours dans chaque aire saunante, atteignant en moyenne 800 kg par saison.

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